Loi Hamon : résilier quels contrats ? Des conseils pratiques

Femme d'âge moyen travaillant sur son ordinateur dans une cuisine moderne

Un anniversaire qui n’a rien de festif : chaque année, des millions d’assurés guettent la date d’échéance de leur contrat, redoutant le moindre oubli. Depuis 2015, la résiliation d’un contrat d’assurance auto ou habitation ne nécessite plus d’attendre l’échéance annuelle. La loi Hamon permet, après douze mois d’engagement, une rupture à tout moment, sans frais ni pénalité. Pourtant, certains contrats restent exclus de ce dispositif, notamment l’assurance santé, l’assurance vie ou les contrats professionnels.

Une confusion persiste entre la loi Hamon et la loi Chatel, souvent invoquées à tort pour les mêmes situations. Les démarches à suivre varient selon le type de contrat et la date de souscription, ce qui complexifie la procédure pour de nombreux assurés.

Loi Hamon et loi Chatel : ce que tout assuré doit savoir

Adoptée en 2014, la loi Hamon a profondément changé la donne pour les consommateurs. Résilier un contrat d’assurance, auto, habitation, moto ou affinitaires, n’a plus besoin d’être une corvée annuelle. Dès le treizième mois, la résiliation devient possible à tout moment, sans justification ni frais. Les personnes physiques sont désormais libres de s’adapter à leur rythme de vie, sans subir l’attente de la fameuse date anniversaire.

Cependant, la loi Hamon ne couvre pas tous les contrats. Les mutuelles santé n’ont bénéficié d’une résiliation facilitée qu’avec la réforme de 2020. Les contrats souscrits au nom d’une personne morale, comme une SCI, restent hors-jeu, tout comme la garantie accidents de la vie (GAV). L’assurance emprunteur fait exception : elle se résilie la première année du prêt, puis passe sous le régime de la loi Lemoine.

La loi Chatel joue un autre rôle : elle oblige l’assureur à prévenir clairement l’assuré de la date d’anniversaire du contrat. Recevoir un avis d’échéance bien en amont permet de réagir à temps, sans être pris au dépourvu.

Pour mieux naviguer entre ces textes, voici les grands principes qu’il faut retenir :

  • Loi Hamon : liberté de résiliation après un an pour auto, habitation, moto, affinitaires.
  • Loi Chatel : information obligatoire sur la reconduction et la date limite de résiliation.
  • Exclus : contrats GAV, assurance animaux, souscriptions au nom d’une personne morale.

Comprendre ces règles donne la main aux assurés : ils peuvent arbitrer entre rester fidèle à leur assureur ou aller voir ailleurs. Les droits des consommateurs avancent, les compagnies ajustent leur jeu. Mais il reste une condition : bien vérifier la catégorie de contrat avant d’enclencher une résiliation.

Quels contrats d’assurance pouvez-vous résilier facilement ?

La loi Hamon s’adresse avant tout aux contrats du quotidien. Pour les particuliers, la souplesse est réelle : il est possible de résilier, après un an, son assurance auto, habitation ou moto. Ces garanties, indispensables ou obligatoires, entrent directement dans le dispositif. Les propriétaires non occupants (PNO) y ont aussi accès. Quant aux assurances affinitaires, protection d’un smartphone ou d’un appareil électroménager, elles figurent désormais sur la liste.

Voici une synthèse des principaux contrats concernés :

  • Assurance auto : protection obligatoire dès l’acquisition d’un véhicule.
  • Assurance habitation : imposée au locataire ou au copropriétaire, facultative pour le propriétaire occupant.
  • Assurance moto : mêmes règles que pour l’auto, même liberté de résiliation.
  • Assurances affinitaires : garanties annexes liées à un produit ou service (téléphone, électroménager, etc.).

Mais attention, tout n’est pas aussi simple. Les contrats signés par une personne morale sont exclus du dispositif. Une SCI, par exemple, ne pourra pas invoquer la loi Hamon. Il en va de même pour la garantie accidents de la vie (GAV) ou l’assurance animaux.

Du côté de la complémentaire santé, il a fallu attendre la réforme de 2020 pour bénéficier d’une résiliation à tout moment, après un an d’engagement. Quant à l’assurance emprunteur prise lors d’un crédit immobilier, elle offre une fenêtre de résiliation pendant les douze premiers mois, avant de passer sous le régime de la loi Lemoine.

En clair : examinez la nature de votre contrat et assurez-vous qu’il entre dans la catégorie des résiliations simplifiées. Souscrit à titre personnel, il ouvre la voie à la concurrence, sans frais ni pénalité, une fois la première année passée.

Étapes clés pour mettre fin à votre contrat en toute sérénité

Le dispositif posé par la loi Hamon allège considérablement la résiliation des assurances auto, moto ou habitation. Passé douze mois, le treizième mois marque l’ouverture de la porte : on peut rompre son contrat sans frais, sans justification. Pour ces contrats obligatoires, la démarche est encore plus simple : le nouvel assureur prend tout en main. Il récupère les informations du contrat à résilier, s’adresse à l’ancien assureur, garantit la continuité de la protection et évite toute interruption ou double paiement.

S’agissant des assurances non obligatoires, affinitaires, garantie étendue,, c’est à l’assuré d’agir. Il faut alors envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception, préciser la date de prise d’effet souhaitée et garder une copie. La résiliation prendra effet un mois après réception par l’assureur. Si vous avez payé pour une période non couverte, l’assureur doit rembourser le trop-perçu au prorata.

Certaines situations de vie, déménagement, changement de profession, mariage, départ en retraite…, autorisent une résiliation anticipée, même avant le terme annuel. L’assureur doit alors être informé sous trois mois, toujours par courrier recommandé. Date de l’événement et justificatif seront nécessaires.

Pour l’assurance emprunteur, la procédure diffère : la loi Hamon s’applique durant la première année du crédit, puis la loi Lemoine autorise la résiliation à tout moment depuis 2022. La banque n’a pas le droit de s’y opposer si les garanties sont équivalentes, et doit répondre sous dix jours ouvrés.

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Questions fréquentes et conseils pour éviter les pièges lors de la résiliation

Quels contrats résilier avec la loi Hamon ?

Voici les contrats concernés par la loi Hamon :

  • Assurance auto, moto, habitation : après un an, vous pouvez rompre à tout moment, sans frais ni pénalité.
  • Assurances affinitaires : garanties sur téléphones ou électroménager, souvent oubliées. Même principe : douze mois d’engagement, puis liberté totale.
  • Assurance emprunteur : la loi Hamon s’applique la première année, ensuite la loi Lemoine prend la suite pour une résiliation possible à tout moment.

Pièges classiques : comment les éviter ?

Certains réflexes permettent d’éviter les mauvaises surprises :

  • Pour les assurances obligatoires, ne résiliez jamais sans avoir déjà souscrit un nouveau contrat. La protection doit rester continue pour éviter tout risque de sanction.
  • Respectez le délai de préavis : un mois généralement, quinze jours pour l’assurance emprunteur (loi Lemoine).
  • Pensez à demander le remboursement au prorata des cotisations versées d’avance. L’assureur est tenu de restituer ce qui a été payé en trop.

Questions sur la procédure ?

Pour les assurances non obligatoires, la lettre recommandée demeure la règle. En revanche, pour l’auto et l’habitation, c’est le nouvel assureur qui s’occupe des démarches. Aucun justificatif à fournir après un an : le droit à la résiliation est automatique.

La loi Chatel protège le consommateur en imposant à l’assureur de rappeler la date d’échéance du contrat. Si ce rappel n’est pas fait, le délai de résiliation se prolonge d’autant.

Les personnes morales (SCI par exemple) ne sont pas concernées par la loi Hamon. Seuls les particuliers bénéficient de cette souplesse.

Depuis 2020, la complémentaire santé peut être résiliée à tout moment après la première année, sur simple demande : une avancée concrète pour tous ceux qui souhaitent adapter leur couverture sans attendre.

Changer d’assurance n’est plus une aventure à hauts risques. Désormais, la loi trace un itinéraire clair : à chaque assuré d’en saisir les opportunités, sans se laisser surprendre par les vieilles habitudes des compagnies.

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