Un placement permet, dans certains cas, de déduire les versements de ses revenus imposables, tout en préparant la retraite. Certaines modalités offrent aussi une sortie en capital, contrairement à la plupart des dispositifs similaires. Les règles d’éligibilité varient selon la situation professionnelle, mais une large part de la population y a accès.
Des différences notables existent entre les avantages fiscaux à l’entrée et à la sortie, ce qui rend le choix des options déterminant pour l’optimisation du dispositif. Les transferts depuis d’autres plans sont parfois possibles, ouvrant la voie à une gestion plus flexible de l’épargne retraite.
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Le Plan d’Épargne Retraite : un outil clé pour préparer l’avenir
Le Plan d’Épargne Retraite (PER), instauré par la loi PACTE en 2019, a bouleversé le paysage de l’épargne longue en France. Avec lui, exit l’enchevêtrement des anciens dispositifs comme le PERP, le contrat Madelin, le PERCO ou l’Article 83 : place à un cadre unique, intelligible, capable de s’adapter à la réalité de chaque actif.
Trois versions structurent désormais l’offre : PER individuel, PER d’entreprise collectif et PER d’entreprise obligatoire. Ces formules s’adressent à des profils variés, travailleurs indépendants, salariés, cadres dirigeants, mais partagent une même finalité : bâtir une épargne affectée à la retraite, tout en offrant le choix entre une sortie en capital ou en rente viagère. Cette latitude, rare auparavant, change la donne. Quant au transfert d’avoirs depuis un PERP, un Madelin ou un PERCO, il s’avère non seulement possible, mais aussi encouragé pour rassembler ses placements sous une seule enveloppe.
Le PER complète parfaitement l’assurance-vie. Les fonds restent bloqués jusqu’à la retraite, sauf déblocage anticipé (achat de la résidence principale, incident de parcours), mais la souplesse de sortie et la mobilité du capital séduisent les profils exigeants.
Un autre atout fort : la diversité des supports d’investissement. Selon votre profil de risque, vous pouvez choisir des fonds en euros garantis ou vous tourner vers des unités de compte (OPCVM, ETF, SCPI, SIIC), en gestion pilotée ou totalement libre. Cette structure fait du PER un outil redoutablement efficace pour bâtir une stratégie patrimoniale sur mesure, apte à traverser les décennies.
Qui peut ouvrir un PER et sous quelles conditions ?
Le PER individuel est accessible à tout adulte, sans restriction d’activité ni seuil de revenus. Salariés, indépendants, agents du service public, expatriés : le spectre est large. Un changement cependant depuis 2024 : les mineurs ne peuvent plus ouvrir de PER, le plan d’épargne avenir climat venant prendre le relais pour les moins de 21 ans.
Les principales voies d’accès sont les suivantes :
- Banques
- Compagnies d’assurance
- Courtiers en ligne
Les conseillers en gestion de patrimoine restent également des interlocuteurs de choix, surtout pour élaborer des stratégies plus sophistiquées ou piloter un patrimoine diversifié. La concurrence, toujours plus vive, tire les frais d’entrée et de gestion vers le bas. Avant de signer, examinez attentivement les conditions : montant minimum à l’ouverture (généralement entre 100 et 1 000 euros), mode de gestion (pilotée, libre, conseillée), types de supports accessibles.
Pour les salariés, deux solutions collectives existent : le PER d’entreprise collectif, accessible à tous sur la base du volontariat, et le PER d’entreprise obligatoire, réservé à certaines catégories déterminées par l’employeur.
Quant aux expatriés, ils peuvent ouvrir un PER, mais seuls les résidents fiscaux français bénéficient de la fameuse déduction des versements volontaires. Avant d’engager vos fonds, vérifiez bien votre statut.
Quels sont les avantages concrets du PER pour votre épargne retraite ?
Le Plan d’Épargne Retraite (PER), issu de la loi PACTE, rassemble enfin l’essentiel des solutions précédentes, PERP, Madelin, PERCO, Article 83, et simplifie la donne. Trois déclinaisons (individuelle, collective, obligatoire) permettent à chacun de trouver chaussure à son pied, pour une épargne retraite qui colle à sa trajectoire professionnelle.
Premier bénéfice, et non des moindres : la déduction fiscale des versements volontaires. Chaque euro placé sur votre PER peut, sous conditions et plafonds annuels, être soustrait de votre revenu imposable. Ce mécanisme séduit en priorité les foyers soumis aux tranches d’imposition les plus hautes. L’avantage se concrétise dès la déclaration de revenus.
Autre point fort : la liberté de sortie. Le jour de la retraite venu, vous décidez : tout en capital, tout en rente viagère, ou bien un dosage des deux. Ce choix tranche radicalement avec les anciens produits, pour la plupart enfermés dans la rente. En outre, quelques motifs légitimes permettent un déblocage anticipé : achat de la résidence principale, invalidité, décès du conjoint, situation de surendettement, ou chômage longue durée.
Pour mieux comprendre l’étendue des possibilités, voici un aperçu des modes de gestion et de supports proposés :
- Gestion pilotée pour ceux qui préfèrent déléguer les arbitrages
- Gestion libre pour qui souhaite prendre la main
- Gestion conseillée pour être accompagné dans les choix
Les fonds proposés vont du fonds en euros sécurisé aux unités de compte (OPCVM, ETF, SCPI, SIIC), offrant diversité et potentiel de rendement.
Enfin, le PER soigne aussi la dimension transmission : en cas de décès, le capital est reversé au(x) bénéficiaire(s) désignés, selon des règles fiscales souvent plus avantageuses que celles de nombreux placements traditionnels.
Fiscalité du PER : comment maximiser les bénéfices et éviter les pièges ?
La fiscalité du PER s’articule autour d’un double mécanisme : un avantage immédiat lors des versements, une imposition reportée au moment de la sortie. Les versements volontaires donnent droit à une déduction fiscale sur le revenu imposable, dans la limite du plafond légal. Ceux qui se situent dans les tranches à 30 %, 41 % ou 45 % du barème progressif y trouvent un levier puissant. L’économie réalisée dépend directement de votre taux marginal d’imposition. Pour optimiser l’opération, placez vos versements lors des années où votre taux est le plus élevé.
À la sortie, la vigilance s’impose. Le capital récupéré à la retraite est imposé selon la nature des sommes placées. Les versements déduits à l’entrée sont fiscalisés en sortie, tandis que les plus-values et intérêts subissent les prélèvements sociaux. Le mode de sortie, capital ou rente viagère, influe sur la fiscalité appliquée. Les rentes suivent le barème progressif après un abattement, lui-même variable selon l’âge au premier versement.
N’ignorez pas le plafond annuel de déduction : le franchir ne procure aucun gain fiscal supplémentaire. Anticipez la fiscalité de sortie, surtout si votre taux marginal d’imposition diminue fortement à la retraite. Toute la performance du PER réside dans ce différentiel de taux entre l’entrée et la sortie. Pour les expatriés, la déduction fiscale s’adresse uniquement aux résidents fiscaux français, un critère déterminant avant de vous lancer.
En matière de retraite, la marge de manœuvre se joue souvent dès aujourd’hui, pas à 65 ans. Le PER, bien choisi et bien utilisé, transforme l’attente en stratégie. Reste à s’en saisir, avant que la prochaine réforme ne vienne, une fois de plus, rebattre les cartes.